30 octobre 2009
5
30
/10
/octobre
/2009
08:59
A l'heure où le président de l'arépublique, perdant la main quant à toute les réalités du peuple, se sent l'ardente obligation de récupérer, sous le truchement de son ministre Eric Besson, les voix du Front national (ah! cette terre qui ne saurait mentir et...ses paysans qui courbaient l'échine et ne revendiquaient pas sous l'Ancien régime), il nous est important de rappeler que Voltaire République ne saurait s'extraire de ses responsabilité, comme elle le fait depuis sa création: elle a été initiée pour ce faire.
Aussi, nous publions in extenso un texte que le président de Voltaire République publia le 10 mai 2006 dans les colonnes du journal en ligne "Respublica" en réponse d'une critique d'un ouvrage de Max Gallo. Même si l'auteur s'est transformé en Groucho Max sarko-compatible, il reste un polémiste de talent.
« Fier d’être français », de Max Gallo, critique de Jean-François Chalot
Max Gallo est un écrivain très prolixe. Le nombre de romans, oeuvres historiques, essais est impressionnant et il continue pour son plaisir et aussi, souvent pour le nôtre.
Ce pamphlet m’a beaucoup plu, je me suis bien retrouvé dans une première moitié de l’œuvre, l’autre m’intéressant mais m’irritant aussi quelque peu.
Il a raison de critiquer, voire de tancer tous ceux qui renient leur passé ne reprenant qu’une partie infime de l’histoire, l’autre étant vouée aux gémonies.
Il s’en prend aux « indigènes de la République » et leur communautarisme affiché rappelant au passage que ceux qui se disent descendants d’esclaves peuvent être aussi avoir des ascendants esclavagistes...Rappelons pour mémoire que la traite d’esclaves a été de toutes origines
Ces indigènes « veulent qu’on se regroupe en fonction de la couleur de la peau, de la religion, qu’on fonde les oppositions d’aujourd’hui non sur des réalités.politiques et sociales qui, en effet divisent les citoyens en fonction de leurs opinions et des solutions qu’ils choisissent d’apporter à tel ou tel problème- la ségrégation sociale, le chômage,-etc.-, mais sur l’appartenance à une communauté ethnique ou religieuse, voire sexuelle ! »
Max Gallo a du talent, des convictions et de la verve. Mais s’il s’acharne contre ces communautaristes qui s’allient à des intégristes, il tord à mon avis le bâton dans un autre sens qui me convient pas.
Si effectivement, nous sommes le fruit de notre histoire et s’il est stupide d’oublier Austerlitz qui appartient au patrimoine de chacun d’entre nous, nous n’avons pas comme seule voie alternative que celle qui consiste à se draper dans le drapeau tricolore.
Il n’y a pas pour moi des principes qui transcendent les clivages entre la gauche et la droite ou pour être plus clair entre la classe ouvrière et la bourgeoisie.
Max Gallo peut pourfendre avec délice « tous les libéro-libertaires, ces fondateurs de journaux, ces insurgés d’un mois de Mai devenus les coqueluches des dîners en ville », il ne faut pas qu’il oublie une réalité celle du combat social et politique maintenu par toutes celles et tous ceux qui n’ont pas renié leur passé.
On peut être à fois se reconnaître d’une manière critique d’un passé que l’on ne renie pas tout en poursuivant un combat clair, sans ambiguïté contre une société de classe.
Ce qu’oublie de préciser Max Gallo c’est qu’à chaque fois qu’une alliance entre les deux rives a été nouée comme en 1914 ou en 1945, ce sont les travailleurs qui en ont été les victimes... En 1914, ils ont été transformés en « chair à canon » et en 1945, ils ont dû « produire plus » pour le grand profit des capitalistes, de ceux qui avaient pactisé avec Laval et Hitler comme de ceux qui avaient senti le vent tourner.
Ceci étant précisé, Max Gallo appartient à l’un des courants historiques de la social-démocratie, le courant républicain et national et les thèses qu’il défend méritent d’être discutées pour être plus efficacement combattues... Et comme il a du talent, la lecture n’en est que plus facile et agréable.
Jean-François CHALOT
Patriote et de gauche, par Simon Archipenko
Oh le vilain raccourci que voilà ! La critique de Jean-François Chalot (Respublica 441) à l’encontre du dernier opus de Max Gallo, même si elle reste nuancée quant à la personnalité de l’auteur, n’emprunte pas moins un singulier raccourci quant à notre Histoire (j’emploierais volontiers le H majuscule pour marquer le trait).
Venons-en, très rapidement, sur la forme. Le livre, dans son écriture, reste très lapidaire au regard des enjeux que nous vivons en cette période trouble, où les intégrismes, les extrême droitismes et tous les « ismes » remettent en cause les fondements de nos valeurs communes. En un mot comme en cent, j’en attendais plus et mieux dans la démonstration.
Venons-en à la critique de Jean François Chalot. Se draper dans le drapeau tricolore. La belle affaire !!! N’est-ce pas parce que l’on ne l’a pas suffisamment fait dans le passé, laissant la thématique de la Patrie à une extrême droite dont on sait pertinemment qu’elle déteste la Patrie, allant chercher les émigrés de Coblence ou les allemands en 1940 pour s’emparer du pouvoir et chasser la République, qu’aujourd’hui les Républicains, ceux de Valmy, Fleurus et de la Résistance entament des combats gigantesques pour se réapproprier la Patrie. Oui, on peut être patriote, se draper dans le drapeau tricolore et être résolument à gauche dans le mouvement.
« Il n’y a pas pour moi des principes qui transcendent les clivages entre la gauche et la droite ou pour être plus clair entre la classe ouvrière et la bourgeoisie. », écrit Jean-François Chalot.
Ah bon ? Quel étrange idée que voilà dirait l’autre.
N’est-ce pas parce que Jean Jaurès a épousé une cause « bourgeoise », l’affaire Dreyfus, qu’il a su transcender les clivages pour porter le drapeau de la justice sociale ?
Je ne prendrais qu’un autre exemple, la multitude pourrait tuer l’exemple. La période de la seconde guerre mondiale. Le pacte germano-soviétique provoque des ravages dans la classe ouvrière française. Une partie de la bourgeoisie et de la classe ouvrière rejoint Pétain ; le « bourgeois », on dirait aujourd’hui le Bobo, Borotra rejoint Belin ex syndicaliste de la CGT, ministre du travail de la collaboration.
Mais, partout dans notre pays, celui qui croyait au ciel rejoint celui qui n’y croyait pas. Faut-il poursuivre sur la transcendance des Jean Moulin, des Missak Manouchian, des Honoré d’Estienne d’Orves, des Guy Moquet, des Gabriel Péri : « Je vais préparer tout à l’heure des lendemains qui chantent » ?
Il se trouve qu’aujourd’hui le combat à mener est celui des valeurs républicaines. Nous savons qu’il englobe le combat social et celui de la restauration et de la promotion des fondements de la République, Liberté, Egalité Laïcité. Ce combat, dans la fraternité, doit refuser avant tout l’anathème républicain et la desserte des médailles du « bon républicain social » contre le « mauvais républicain bourgeois ». C’est ce travers qui a miné la gauche républicaine au cours de son histoire. Je combats effectivement les libero-libertaires des dîners en ville, comme je combats les gauchos-islamistes. Mais ce combat se fait sur des valeurs et des idées qui ne me font pas occulter le principal des combats celui de la République sociale. Et s’il faut dans ce combat, « transcender », et bien je transcenderai » !!!
Je revendique mon appartenance au courant Républicain et Patriote (que je préfère à national). Peut-être parce que, fils d’immigré devenu français par le sang versé, j’en ai plus que la notion de ce que représente notre sol.
Salut et fraternité
Simon ARCHIPENKO
Fier d'être français. Max Gallo. Fayard 133 pages 12 € mars 2006*
Aussi, nous publions in extenso un texte que le président de Voltaire République publia le 10 mai 2006 dans les colonnes du journal en ligne "Respublica" en réponse d'une critique d'un ouvrage de Max Gallo. Même si l'auteur s'est transformé en Groucho Max sarko-compatible, il reste un polémiste de talent.
« Fier d’être français », de Max Gallo, critique de Jean-François Chalot
Max Gallo est un écrivain très prolixe. Le nombre de romans, oeuvres historiques, essais est impressionnant et il continue pour son plaisir et aussi, souvent pour le nôtre.
Ce pamphlet m’a beaucoup plu, je me suis bien retrouvé dans une première moitié de l’œuvre, l’autre m’intéressant mais m’irritant aussi quelque peu.
Il a raison de critiquer, voire de tancer tous ceux qui renient leur passé ne reprenant qu’une partie infime de l’histoire, l’autre étant vouée aux gémonies.
Il s’en prend aux « indigènes de la République » et leur communautarisme affiché rappelant au passage que ceux qui se disent descendants d’esclaves peuvent être aussi avoir des ascendants esclavagistes...Rappelons pour mémoire que la traite d’esclaves a été de toutes origines
Ces indigènes « veulent qu’on se regroupe en fonction de la couleur de la peau, de la religion, qu’on fonde les oppositions d’aujourd’hui non sur des réalités.politiques et sociales qui, en effet divisent les citoyens en fonction de leurs opinions et des solutions qu’ils choisissent d’apporter à tel ou tel problème- la ségrégation sociale, le chômage,-etc.-, mais sur l’appartenance à une communauté ethnique ou religieuse, voire sexuelle ! »
Max Gallo a du talent, des convictions et de la verve. Mais s’il s’acharne contre ces communautaristes qui s’allient à des intégristes, il tord à mon avis le bâton dans un autre sens qui me convient pas.
Si effectivement, nous sommes le fruit de notre histoire et s’il est stupide d’oublier Austerlitz qui appartient au patrimoine de chacun d’entre nous, nous n’avons pas comme seule voie alternative que celle qui consiste à se draper dans le drapeau tricolore.
Il n’y a pas pour moi des principes qui transcendent les clivages entre la gauche et la droite ou pour être plus clair entre la classe ouvrière et la bourgeoisie.
Max Gallo peut pourfendre avec délice « tous les libéro-libertaires, ces fondateurs de journaux, ces insurgés d’un mois de Mai devenus les coqueluches des dîners en ville », il ne faut pas qu’il oublie une réalité celle du combat social et politique maintenu par toutes celles et tous ceux qui n’ont pas renié leur passé.
On peut être à fois se reconnaître d’une manière critique d’un passé que l’on ne renie pas tout en poursuivant un combat clair, sans ambiguïté contre une société de classe.
Ce qu’oublie de préciser Max Gallo c’est qu’à chaque fois qu’une alliance entre les deux rives a été nouée comme en 1914 ou en 1945, ce sont les travailleurs qui en ont été les victimes... En 1914, ils ont été transformés en « chair à canon » et en 1945, ils ont dû « produire plus » pour le grand profit des capitalistes, de ceux qui avaient pactisé avec Laval et Hitler comme de ceux qui avaient senti le vent tourner.
Ceci étant précisé, Max Gallo appartient à l’un des courants historiques de la social-démocratie, le courant républicain et national et les thèses qu’il défend méritent d’être discutées pour être plus efficacement combattues... Et comme il a du talent, la lecture n’en est que plus facile et agréable.
Jean-François CHALOT
Patriote et de gauche, par Simon Archipenko
Oh le vilain raccourci que voilà ! La critique de Jean-François Chalot (Respublica 441) à l’encontre du dernier opus de Max Gallo, même si elle reste nuancée quant à la personnalité de l’auteur, n’emprunte pas moins un singulier raccourci quant à notre Histoire (j’emploierais volontiers le H majuscule pour marquer le trait).
Venons-en, très rapidement, sur la forme. Le livre, dans son écriture, reste très lapidaire au regard des enjeux que nous vivons en cette période trouble, où les intégrismes, les extrême droitismes et tous les « ismes » remettent en cause les fondements de nos valeurs communes. En un mot comme en cent, j’en attendais plus et mieux dans la démonstration.
Venons-en à la critique de Jean François Chalot. Se draper dans le drapeau tricolore. La belle affaire !!! N’est-ce pas parce que l’on ne l’a pas suffisamment fait dans le passé, laissant la thématique de la Patrie à une extrême droite dont on sait pertinemment qu’elle déteste la Patrie, allant chercher les émigrés de Coblence ou les allemands en 1940 pour s’emparer du pouvoir et chasser la République, qu’aujourd’hui les Républicains, ceux de Valmy, Fleurus et de la Résistance entament des combats gigantesques pour se réapproprier la Patrie. Oui, on peut être patriote, se draper dans le drapeau tricolore et être résolument à gauche dans le mouvement.
« Il n’y a pas pour moi des principes qui transcendent les clivages entre la gauche et la droite ou pour être plus clair entre la classe ouvrière et la bourgeoisie. », écrit Jean-François Chalot.
Ah bon ? Quel étrange idée que voilà dirait l’autre.
N’est-ce pas parce que Jean Jaurès a épousé une cause « bourgeoise », l’affaire Dreyfus, qu’il a su transcender les clivages pour porter le drapeau de la justice sociale ?
Je ne prendrais qu’un autre exemple, la multitude pourrait tuer l’exemple. La période de la seconde guerre mondiale. Le pacte germano-soviétique provoque des ravages dans la classe ouvrière française. Une partie de la bourgeoisie et de la classe ouvrière rejoint Pétain ; le « bourgeois », on dirait aujourd’hui le Bobo, Borotra rejoint Belin ex syndicaliste de la CGT, ministre du travail de la collaboration.
Mais, partout dans notre pays, celui qui croyait au ciel rejoint celui qui n’y croyait pas. Faut-il poursuivre sur la transcendance des Jean Moulin, des Missak Manouchian, des Honoré d’Estienne d’Orves, des Guy Moquet, des Gabriel Péri : « Je vais préparer tout à l’heure des lendemains qui chantent » ?
Il se trouve qu’aujourd’hui le combat à mener est celui des valeurs républicaines. Nous savons qu’il englobe le combat social et celui de la restauration et de la promotion des fondements de la République, Liberté, Egalité Laïcité. Ce combat, dans la fraternité, doit refuser avant tout l’anathème républicain et la desserte des médailles du « bon républicain social » contre le « mauvais républicain bourgeois ». C’est ce travers qui a miné la gauche républicaine au cours de son histoire. Je combats effectivement les libero-libertaires des dîners en ville, comme je combats les gauchos-islamistes. Mais ce combat se fait sur des valeurs et des idées qui ne me font pas occulter le principal des combats celui de la République sociale. Et s’il faut dans ce combat, « transcender », et bien je transcenderai » !!!
Je revendique mon appartenance au courant Républicain et Patriote (que je préfère à national). Peut-être parce que, fils d’immigré devenu français par le sang versé, j’en ai plus que la notion de ce que représente notre sol.
Salut et fraternité
Simon ARCHIPENKO
Fier d'être français. Max Gallo. Fayard 133 pages 12 € mars 2006*