Nous devons la vérité d'écrire qu'à Voltaire République, les avis sont aussi nombreux qu'un déluge de moustiques sur un étang écrasé de chaleur. Notre réflexion portera donc sur deux axes essentiels: les mesures en tant qu'évolution sociétale et le bon coup politique organisé par le nouveau pouvoir en France.
Petit rappel.
Le mariage tel qu'il existe aujourd'hui en France n'est pas une "tradition ancestrale" mais remonte au 13e siècle (introduction dans les sacrements de l'Eglise), période où l'Eglise catholique romaine avait nécessité de clarifier des situations en vue des captages, à son profit, des héritages laissés en déserrance par les chevaliers et autres nobles partis guerroyer en croisades et autres avanies de l'époque.
Le mariage civil et le divorce ont été initiés par la Révolution française (loi du 20 septembre 1792!)
Les articles 212, 213 et 215 sont plus récents; le premier, les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance, étant une concession faite par l'Etat à l'Eglise au moment de la séparation de ce couple "contre nature!" Comme quoi la République est bonne fille. Il va de soi, que seul était et reste concerné le couple hétérosexuel.
L'élection de François Hollande à la présidence de la République ouvre une perspective au mariage et à l'adoption pour tous, inscrite dans le programme du candidat socialiste. Un projet de loi devrait voir le jour à l'été 2013, selon Jean-Marc Ayrault.
Déjà les camps des pro et antifourbissent leurs armes. Une partie des intégristes catholiques, menée par la très extrême droitiste association Civitas, a organisé une campagne anti "mariage gay" sur le thème de la polygamie; on se confond en conjecture!
En fait, Civitas et tous les intégristes de cette engeance, les agités du goupillon, les grenouilles de bénitier, n'ont qu'une idée en tête très éloignée du sujet: la bataille permanente contre les Lumières. Le prisme utilisé pour se faire est la thématique érigée en slogan du "contre nature". Ce qui a fondé la philosophie des Lumières, notamment grâce à Voltaire, c'est la remise à plat du fait "naturel" colonne vertébrale des religions du Livre. Quel est donc le projet de l'Humanité si ce n'est la maîtrise de la nature, loin de la soumission à celle-ci donc à Dieu?
Le thème des marches des fiertés gays ont porté sur l'objectif aujourd'hui atteignable du mariage pour tous. Notre perte en conjecture porte ici sur le mot "fierté"; on se demande bien pourquoi on doit être fier de sa sexualité, ressort de la vie privée et affichage anti républicain!
La seconde partie de la prémice porte sur l'adoption pour tous et la procréation. Il est a constater que l'éducation dans un milieu favorable à l'enfant existe déjà dans la réalité. La vie privée des hommes et femmes pouvant évoluer, nombre d'enfants vivent déjà dans un foyer homoparental. Il s'agira pour le législateur de déterminer si ces enfants doivent être exclus de la communauté nationale par un droit différent ou si la communauté nationale, la République donne droits et devoirs pour tous les parents. Nous serons vigileants sur le strict respect des devoirs, si la loi était adoptée, la tendance des lois adoptées portant sur droits et devoirs étant de très vite oublier la seconde partie de la prémice!
La loi permettrait également, dans le cas des familles homoparentales, la procréation assistée. Certains disputent l'intervention de la collectivité dans les actes médicaux hospitaliers liés à cette démarche. Pris en charge par la sécurité sociale, la collectivité serait donc tributaire des coûts induits. Au titre de l'égalité républicaine, cet argument est recevable. Le Conseil constitutionnel pourrait invalider cette disposition. Sur le plan strictement républicain, nous partageons cette analyse.
Enfin, nous ne pouvons pas ne pas nous interroger sur l'aubaine politique que le gouvernement vient de s'octroyer royalement. En effet, le débat public, à feu et à sang, que va soulever le mariage et l'adoption pour tous risque d'occulter le seul problème de fond auquel nous devrions réellement nous mobiliser: la purge monumentale due aux décisions prises par l'Union européenne et par les gouvernements européistes, avec François hollande allié à un premier ministre espagnol de droite musclée et un président du conseil italien nommé et non élu.
En ce sens, nous préférons donner la priorité à la lutte contre l'austérité puisqu'il faut bien donner ce nom à la déclaration de politique générale du gouvernement Ayrault.