Chacun se rend compte en ce mois d'octobre 2011 que l'Europe européiste, gravée dans les tables de la loi de Maastricht en 1992 et déjà retoquée lors du referendum portant sur la constitution européenne, appelé Traité de Lisbonne, est moribonde. Elle est actuellement portée par des hommes et des femmes politiques qui font la pluie et le beau temps à la commission européenne, au parlement européen et en France, par la forfaiture des parlementaires(1) du 2 février 2008 dont les noms seront republiés lors des prochaines échéances législatives.
Nos hommes et femmes politiques, qu'ils nous gouvernent ou qu'ils se situent d'eux-mêmes dans une opposition, de l'extrême droite (même madame Le Pen est pour une sortie prudente et concertée de l'Euro et son plan aboutit à ce qu'aucun pays ne pourra s'en dégager) à l'extrême gauche (elle a depuis longtemps troqué l'internationalisme prolétarien pour les horizons mondialistes des Zopprimés, indignés et autres...) n'ont qu'un moule, qu'un avenir (désespérant), qu'un seul horizon: l'européisme, qu'un seul veau d'or; l'euro symbolisé par un sigle devenu honteux comme une marque d'infamie: €. Ces hommes et femmes ont tous été formés dans le même moule et ne savent pas (plus?) penser autrement. Les profils de campagne à l'élection primaire des partis socialiste et radicaux de gauche, de Manuel Valls et Jean-Michel Baylet en sont les exemples les plus aboutis.
Je rends cependant justice à quelques uns qui ont encore la lucidité de vouloir repousser les murs européistes où TOUS les autres enferment les peuples, de Paris à Varsovie, de La Haye à Athènes. Et encore ces quelques uns, j'évoque les "papabiles" mais n'oublie pas les autres, patriotes militants, se comptent sur les doigts d'une main dont Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Pierre Chevènement et Arnaud Montebourg même si ce dernier est en posture de rentrer très vite dans le rang hollandais afin de pouvoir survivre dans les mois à venir. Les moins visibles, dont plus personne n'entend la parole chez les élites, constituent l'armée des ombres qui tôt ou tard se lèvera. Et tôt serait la prémisse!
Le couple infernal UMPS, et leurs commensaux du modem et des verts, représenté dans l'immédiat par l'actuel président de l'arépubliqueet François Hollande, propose un schéma grec de la guerre des Atrides à la sauce française. L'un acceptant le OUI lisboète de l'autre, le 2 février 2008, l'autre, à l'instar de la droite grecque, laissant des finances publiques exsangues pour complaire aux invités du Fouquet's et quelques financeurs de campagnes qui le valaient bien!
Ce couple infernal est à analyser sous les auspices de la situation actuelle quand bien même je ne suis pas lecteur d'entrailles et quand bien même l'un veut assassiner l'autre pour... oui pour quoi au fait?
Le président français nous tient ce discours:
"Il faut raviver le couple franco-allemand afin de faire vivre l'Europe, encore plus d'Europe". François Mitterrand tenait aussi ce language: "ça ira mieux demain".(2)
En jouant les Matamore à Bruxelles, à Berlin, à Paris, le président n'a réussi qu'à capituler en rase campagne et nous ne tarderons pas d'avoir notre entrevue de Montoire dans les jours à venir, laquelle se traduira par des mesures d'austérité renforcées à destination des classes populaires et moyennes, tant dans le secteur privé que dans le public et à la clef une diminution conséquente des salaires et de la protection sociale. Nul besoin d'être un devin pour imaginer ce scenario lorsque je regarde du coté de l'Acropole ou de l'Aventin. L'Italie, qui est aussi dans l'oeil du cyclone, voit aussi ses jours s'assombrir. Le fait de contempler Silvio Berlusconi fanfaronner comme son collègue et grand ami français ne présage rien de bon pour les peuples.
Peut-on reprocher à Angela Merkel de défendre les intérêts de l'Allemagne et des Allemands? La réponse est dans la question. J'ajoute également que la chancelière s'appuie, elle, sur la légitimité de ses parlements, Bundestag et Bundesrat (les 16 landers).
En France, seul aux manettes, s'appuyant sur un traité dont furent violées les consciences du Peuple souverain de France, le président donc illégitime, continue à foncer dans le mur, entrainant avec lui les Français.
Je note au passage que ce qui se passe outre Rhin est merveilleusement "tendance" pour nos élites bouffies de France, lesquelles s'empressent de fustiger le souverainisme, le nationalisme, le patriotisme franchouillard des "non modernistes".
Quelles seront les marges de manoeuvre du candidat Hollande s'il était élu le 6 mai 2012?
Si je m'en réfère encore à la Grèce où la gauche a succédé à la droite, en héritant de finances publiques catastrophiques et avec aucune marge de manoeuvre que celle de se faire sermonner par les autres pays européens, le pari pascalien du candidat du parti socialiste français équivaut à échanger un cheval borgne contre un cheval aveugle.
Nous en sommes en ce mois d'octobre 2011 à l'air des lampions à l'instar des six mois qui ont précédé le 10 mai 1981. Je me souviens des enthousiasmes militants et programmatiques, François Mitterand s'appuyant sur des propositions dont le projet socialiste avait servi de base.
On sait ce qu'il advint dès le 11mai. Le président élu et son premier ministre Pierre Mauroy, mirent en place une commission du bilan chargée de rendre un rapport quant aux conséquences du mandat de Giscard d'Estaing et de Raymond Barre. Cette commission rendit un grand satisfecit au prédécesseur de François Mitterrand. Puis on oublia.
Puis on ouvrit "une parenthèse" en 1983, à ce jour jamais refermée.
Trente ans après, François Hollande n'est pas François Mitterrand. Son choix, s'il était élu et ce n'est pas encore fait (cf. notre précédent article) sera sortir de l'Europe fédérale ou d'être Hollandréou.
Timeo hollandreou et donna firentes!
Voici ce que je disais le 18 juin 2010 à la tribune du grand colloque de la Sorbonne consacré à "L'après Europe de Bruxelles(3)":
- ... Les européistes mondialisés attendent-ils la réitération du printemps des peuples(4)référence aux révolutions en Europe de 1848 . Ailleurs, il faut forcer la décision, comme en Bavière , Hongrie, Pologne? Où nous retournerons-nous résolument vers un Conseil National de la Résistance et l'esprit de Philadelphie rénovés?"
A suivre...
Avertissement: le nom "Hollandreou" étant déposé auprès de l'INPI, son utilisation est libre de droit sous réserve de citation systématique du sigle ©.
1 - Il s'agit du vote du Parlement entérinant, malgré la volonté du peuple, le traité de Lisbonne.
2 - Débat avec Philippe Seguin lors de la campagne référendaire du traité de Maastricht.
3 - Après l'Europe de bruxelles. Editions François-Xavier de Guibert. Mars 2011. Ouvrage collectif sous la direction de Roland HUREAUX et la signature de Simon ARCHIPENKO.
4 - France, Belgique, Italie, Prusse et Etats allemands (Saxe, Hesse, Wurtemberg, Bavière).